Annoncé fin mai par l'Agence Spatiale Européenne (ESA), le report du premier vol de la Ariane 6 qui devait se dérouler à la fin de l'année 2020, sur le site de lancement de Kourou en Guyane. L'ESA et les nombreuses entreprises aérospatiales travaillant sur le nouveau lanceur ont été fortement impactées par la crise sanitaire du coronavirus et les mesures de confinement. "Nous savons aujourd'hui avec certitude que le lancement ne se fera pas en 2020", a déclaré à l'Agence France-Presse (AFP), Daniel Neuenschwander, Directeur du transport spatial européen de l'ESA.
A l'aube d'une bataille économique entre les différents acteurs du marché des lanceurs, cette annonce est un coup dur pour l'Agence Spatiale Européenne, qui compte énormément sur cette nouvelle fusée pour se relancer face à la concurrence. 2021, voire 2022, serait avancé pour le premier vol de l'Ariane 6, sans que l'ESA ne donne pas de date précise. Malgré que le projet soit en phase finale de développement, le travail partiel en Europe est la cause principale de ce report.
A l'heure des lanceurs réutilisables, à l'instar de SpaceX et sa Falcon 9 pouvant être réutilisée entre 5 à 10 fois avant obsolescence, réduisant drastiquement les coûts de fabrication et le prix de lancement. Ariane 6, sur le plan technique, n'est déjà plus économiquement viable au regard des coûts de développement et de conception engendrés. L'ESA a dû revoir sa grille tarifaire pour rester compétitif. Le nouveau lanceur de l'ESA compte sur une technique maîtrisée avec 2 boosters à poudre propergol solide et deux étages à hydrogène liquide, certes qui a fait ses preuves, mais qui peut paraître désuet face à une Falcon 9, obligeant l'Agence Spatiale Européenne à réduire ses prix proposés aux potentiels clients. Une fourchette comprise entre 5 600 et 10 600 dollars par kilogramme pour Ariane 6, contre 15 000 dollars par kilogramme pour la Falcon 9 de SpaceX. Ariane 5, quant à elle, peut facturée jusqu'à 18 700 dollars pour le même type de mission satellitaire dédiée, comparé à la concurrence américaine.
Ariane 6 aura son étage 1 et ses boosters qui retomberont dans l'Océan Atlantique, les rendant inutilisables au bout d'un seul lancement car la corrosion liée à la salinité de l'eau endommage grandement ces derniers. Pour pallier à ce problème, l'ESA et Airbus Defense Group travaillent actuellement sur le développement d'une fusée réutilisable. Deux projets sont en cours de réalisation, nommés Callisto et Thémis. Ces démonstrateurs ont pour but d'apprendre à maîtriser la technique d'atterrissage des étages inférieurs de la future Ariane 7. L'entreprise d'Elon Musk, SpaceX, a pris le leadership des lanceurs en moins de 10 ans, apportant son lot de révolutions techniques et d'émotions. Mais la société privée aérospatiale devra faire face, dans les prochaines années, à une farouche concurrence. L'entreprise Blue Origin, appartenant à Jeff Bezos, compte semer le trouble sur le marché des lanceurs réutilisables avec sa fusée New Glenn dont le vol inaugural est prévu pour 2021. La révolution des fusées réutilisablesWM
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AuthorWilliam Mahe (WM), books and news author, passionate about the Universe, Science and technologies, university graduate from the Paris - Meudon Observatory in Astronomy and Celestial Mechanic. President of the SPETspace STEAM Society and Publishing Director of the SPETspace News. He is also a Harley Davidson and Honda motorcycles lover. Archives
August 2020
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